Déclaration « Dignitas Infinita » sur la dignité humaine

Déclaration « Dignitas Infinita » sur la dignité humaine

« L’Église proclame l’égale dignité de tous les êtres humains, quelles que soient leur condition de vie et leurs qualités. » 

Le Vatican, par la voix du préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, a publié un texte sur la dignité humaine, le 7 avril 2024, pour rappeler de manière forte les principes fondamentaux, inhérents à la vie. 

« L’Église proclame l’égale dignité de tous les êtres humains, quelles que soient leur condition de vie et leurs qualités. Cette proclamation repose sur une triple conviction qui, à la lumière de la foi chrétienne, confère à la dignité humaine une valeur incommensurable et en renforce les exigences intrinsèques. […] Ainsi, en s’unissant en quelque sorte à tout être humain par son incarnation, Jésus-Christ a confirmé que tout être humain possède une dignité inestimable, par le simple fait d’appartenir à la même communauté humaine, et que cette dignité ne peut jamais être perdue. »

Rendre témoignage à la vérité

Rendre témoignage à la vérité

« Nous devons réveiller les consciences et les aider à chercher sans relâche le Vrai et le Bon » 

Retrouvez l’édito de Mgr Jacolin au sujet de l’inscription de l’IVG dans la Constitution et le projet de « loi Fraternité »

↓ Pour aller plus loin ↓

De plus en plus notre monde, et particulièrement la France, s’enfonce dans « une culture de mort » selon l’expression de saint Jean-Paul II, « une culture du jetable » selon l’expression de notre pape François.

Après l’inscription dans la Constitution de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse », voici que va être proposée une loi sur « l’aide à mourir » qui ouvre la porte au suicide assisté et à l’euthanasie pour appeler les choses par leur nom.

Les groupes de pression et le pouvoir politique jouent sur les mots en les dénaturant pour endormir la conscience des gens. On aboutit à une « novlangue », où les « éléments de langage » ont l’habilité et le manque total d’âme de l’Intelligence Artificielle. Ainsi, on arrive à faire passer pour un bien la destruction d’une vie à naître et à qualifier de « fraternité » une loi qui conduit à donner la mort aux plus fragiles d’entre nous en fin de vie.

Au secours Socrate ! devant le retour des sophistes qui pervertissent le raisonnement pour donner au mensonge l’apparence de la vérité !

Au secours Antigone ! devant le retour de Créon et de tous les manipulateurs politiques qui cherchent par tous les moyens à imposer l’injustifiable !

L’euthanasie, un progrès pour l’humanité ? C’est plutôt le retour à la barbarie où, sous couvert de libertés individuelles et de compassion pour ceux qui souffrent, on pousse insidieusement vers la mort ceux qu’on considère comme une charge pour la société. Mais, comme le rappelle Mgr Eric de Moulins-Beaufort :

« Ce qui aide à mourir de manière pleinement humaine, ce n’est pas un produit létal, c’est l’affection, la considération, l’attention ».

Dans ce débat qui a été organisé selon les méthodes des influenceurs à la mode, on a systématiquement écarté la parole de ceux qui sont au quotidien au service des personnes en fin de vie, les soignants dans les hôpitaux, dans les EHPAD et à domicile auxquels on enlève de plus en plus de moyens, malgré les promesses récurrentes et jamais tenues, pour accomplir leur tâche.

Ecoutons l’un d’entre eux, le docteur Jean-Marie Gomas :

« Ainsi il y aurait une « réconciliation » entre les soins palliatifs et l’acte mortifère de l’aide à mourir : quel contresens délibéré !

Ainsi l’évolution de la société — qui met liberté et autonomie au-dessus de tout — accepterait le mépris de la fraternité qui fait sens de civilisation, allant jusqu’à appeler « loi de fraternité » une loi qui permet de supprimer autrui !

Ainsi nous avons élu des « responsables » politiques qui estiment qu’il vaut mieux autoriser à tuer plutôt que s’efforcer de soigner en renforçant de manière significative les politiques de soins palliatifs. Des « responsables » politiques qui pensent que n’importe quelle personne (médecin, infirmière, proche) peut être la main qui porte la mort, sous le prétexte que le malade l’a demandée…

Cette loi va nous faire basculer subrepticement, et de manière feutrée, dans un autre monde : celui de la valeur discutable de l’Autre, celui du mépris des personnes âgées et donc inutiles, celui des dérives incontrôlables que tous les autres pays qui ont légalisé l’euthanasie nous montrent ».

Derrière les discours faussement compassionnels auxquels se laissent encore prendre les incorrigibles naïfs, on traite les personnes humaines malades, âgées ou handicapées comme des valeurs boursières dévaluées dont on a hâte de se débarrasser.

Alors, nous chrétiens, comment pouvons-nous agir ?  Que devons-nous faire ?

Nous venons d’entendre le récit de la Passion de Jésus Christ selon saint Jean lors de l’office du Vendredi Saint. Devant Pilate, le gouverneur romain, Jésus déclare :

« C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix »

Nous ne sommes pas possesseur de la vérité, mais, en véritables disciples du Christ, nous nous efforçons d’appartenir à la vérité et d’en témoigner « quoiqu’il en coûte » : c’est là notre royauté, notre dignité tout simplement d’hommes et de femmes créés à l’image de Dieu.

Nous avons donc à réveiller les consciences et à les aider à chercher sans relâche le Vrai et le Bon, non seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour l’ensemble de l’humanité, dans une fraternité véritable.

Nous avons à intercéder pour ceux qui se précipitent et précipitent d’autres dans une mort plus grave que la simple mort physique : la mort sociale et spirituelle, et nous avons à nous offrir en sacrifice avec le Christ pour le salut de notre pauvre monde.

Surtout, suivant l’exemple du Christ, le vrai Bon Samaritain, nous avons à nous rendre proches de tous ceux qui souffrent et à prendre soin d’eux jusqu’au bout de leur vie : puissent-ils sentir à travers nos regards, nos paroles et nos gestes, qu’ils ont une valeur infinie à nos yeux et aux yeux de Dieu notre Père qui les accueillera au dernier jour dans ses grands bras miséricordieux, pour une vie en plénitude avec Lui : pour la vie éternelle !

+ François JACOLIN
Evêque de Luçon

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« Que la société aide à vivre et à vivre jusqu’au bout, jusqu’à la mort »

« Que la société aide à vivre et à vivre jusqu’au bout, jusqu’à la mort »

« Appeler “loi de fraternité” un texte qui ouvre le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie » 

« Loi de fraternité » : Nous, évêques, demandons que la société aide à vivre et à vivre jusqu’au bout, jusqu’à la mort. Suite aux annonces faites par le Président de la République dimanche 10 mars 2024 à propos de la présentation à l’Assemblée d’un projet de loi pour une « aide à mourir » au mois d’avril, retrouvez quelques réactions de la Conférence des évêques de France (CEF) et des mouvements d’Église. 

« Ce qui est annoncé ne conduit pas notre pays vers plus de vie, mais vers la mort comme solution à la vie. »

Pour le Président de la Conférence des évêques de France (CEF), Emmanuel Macron ouvre la porte au suicide assisté et à l’euthanasie. L’archevêque de Reims dénonce également dans la Croix « de vagues promesses » en ce qui concerne les soins palliatifs.

Pour Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, « on ne peut pas parler de fraternité quand on répond à la souffrance par la mort »

L’évêque de Nanterre Monseigneur Matthieu Rougé s’oppose au projet de loi annoncé par le chef de l’État dans la presse lundi. Cette réforme est à la fois, selon lui, « l’euthanasie et le suicide assisté« .

Le projet de loi sur la fin de vie en France divise

Le président français Emmanuel Macron a présenté dimanche 10 mars dans les quotidiens La Croix et Libération un futur projet de loi consacré à la fin de vie qui ouvre la possibilité à une aide à mourir sous conditions strictes. Cette annonce provoque déjà consternation et colère chez les soignants. De même pour l’Église de France qui dénonce par la voix de Mgr Éric de Moulins-Beaufort qu’une telle loi, «quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution».

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